À la suite d’un licenciement économique et grâce aux dispositifs de Pôle emploi, Magali Corrado a enfin pu allier son métier de comptable avec sa passion pour la vigne. Une reconversion qui implique aussi son mari et le bonheur de travailler en famille.

Elle a travaillé près de 30 ans comme comptable, mais avec toujours un joli rêve en tête : devenir viticultrice. Fille d’agriculteurs vauclusiens, Magali Corrado a mis le temps. Grâce à sa détermination, évidemment, mais aussi grâce au Dispositif Territorial d’Accompagnement (DTA) de Pôle emploi, qui lui a permis d’accéder aux formations en viticulture dont elle avait besoin pour se lancer. « Longtemps, explique-t-elle, j’ai pensé que je pourrais m’occuper de la vigne avec mon mari, en plus de mon travail de comptable. Mais mon état de santé ne me le permettait pas. » C’est alors que son licenciement économique agit comme un révélateur. Magali réalise que son passé de comptable et sa passion de la vigne peuvent très bien se conjuguer. Et que ce « métier d’homme » convient parfaitement à une femme qui sait compter.

« La viticulture est un secteur dit masculin, mais nous sommes de plus en plus nombreuses à apprendre à manier les outils et engins agricoles. »

En s’appuyant sur le patrimoine immobilier constitué au fil de leur carrière respective, le couple envisage ainsi d’investir dans un domaine viticole. « Quand nous étions jeunes, nous n’avions pas d’argent pour acheter de la terre, raconte Magali, et quand nous avons eu la possibilité financière de le faire, au moment de mon licenciement, ce sont les compétences qui me manquaient. » Comme tout licencié économique, elle pousse alors les portes de Pôle emploi. « Ma conseillère m’a immédiatement rassurée et incitée à aller au bout de mon rêve, explique-t-elle. C’est grâce à elle que j’ai compris à quel point mon licenciement pouvait être une opportunité. Elle m’a aidée à aller au-delà des stéréotypes, à déconstruire certaines images. » Dans la foulée, elle dépose un dossier auprès de la Safer pour reprendre le domaine de Thomassin, à Bédarrides, son village natal. Au total, 23 hectares de terre, mais seulement un demi-hectare déjà planté en vignes. Un gros travail reste à faire pour replanter l’ensemble de la propriété. Magali ne perd pas son objectif de vue : une première vraie récolte pour le millésime 2023.

Le mot du conseiller

Sophie Jeanblanc, Conseillère emploi à l’agence Pôle emploi d’Avignon Réalpanier

« J’ai reçu Magali Corrado à la suite de son licenciement économique, mais elle ne croyait pas pouvoir atteindre son objectif de devenir viticultrice. C’est seulement quand elle m'en a parlé et que je l’ai encouragée à poursuivre dans cette voie qu’elle a réalisé que c’était possible. En tant que fille d’agriculteurs, elle savait ce que travailler la terre impliquait. Elle était motivée et prête à retourner à l’école pour se former. Pour elle et son mari, cela a été une sorte de déclic, le début d’une nouvelle vie.  »