Boudé par les jeunes et les nouveaux retraités qui constituaient auparavant un vivier inépuisable, le métier de conducteur d’autocar a plus souffert que d’autres des conséquences de la crise sanitaire. À Carpentras, les Voyages Arnaud et l’agence Pôle emploi ont trouvé la parade.
Cette année, à quelques semaines de la rentrée scolaire, les collectivités et leurs partenaires transporteurs ont alerté sur leurs difficultés à recruter suffisamment de chauffeurs de bus pour assurer leur mission de transport scolaire. Une pénurie d’ampleur nationale que les Voyages Arnaud, ont également constatée. « Cela fait une douzaine d’années que nous travaillons avec l’agence Pôle emploi de Carpentras pour le recrutement de nos chauffeurs, explique Jean-Baptiste Fontan, directeur général, soulignant que jusqu’au Covid, nous avions quelques difficultés, mais quand Pôle emploi proposait à ses demandeurs de participer à une présentation de métier, il y avait toujours du monde autour de la table. Depuis le Covid, le public est moins présent. » « Faire connaître les opportunités du secteur est l’un des enjeux majeurs » assure Géraldine Milleret conseillère à l’agence Pôle emploi de Carpentras « car quand on parvient à délivrer cette information aux candidats potentiels, les marques d’intérêt ne tardent pas. » Surtout quand ce travail s’étale sur toute l’année, et pas seulement dans l’urgence, à quelques jours de la rentrée scolaire. Des réunions d’information sont ainsi organisées dans les agences du département, avec le DRH des Voyages Arnaud.
« La période d’immersion permet aux candidats de percevoir toutes les facettes du métier. C’est un vrai plus ! »
À celles et ceux qui accrochent, on propose alors ce que Jean-Baptiste Fontan appelle « une arme de persuasion massive » : une période d’immersion, qui permet aux candidates et candidats de s’immerger dans la réalité du métier. Comme Isabelle, une jeune femme que cinq jours au contact d’un chauffeur expérimenté ont convaincu que le métier était fait pour elle. À l’issue de cette immersion, elle s’est vue proposer une formation prise en charge par Pôle emploi et l’opérateur de compétences du transport. Une fois son permis en poche, elle enchaînera sur un CDI. Si elle le souhaite, elle pourra ensuite progresser en passant les permis et certifications de conducteur de bus urbain ou d’autocar de tourisme. Autrefois dans une impasse professionnelle, Isabelle a aujourd’hui le choix des routes.
« Que ce soit via une période de mise en situation en milieu professionnel ou une préparation opérationnelle à l’emploi individuelle, l’immersion reste un moyen très efficace de confronter les candidats à un métier, afin qu’ils en saisissent toutes les dimensions. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui, avec des jeunes – et des moins jeunes – plus attentifs à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle et soucieux d’exercer un métier qui fait sens pour eux. » »
Pour identifier de nouvelles pistes professionnelles, le demandeur d’emploi peut réaliser une immersion en entreprise sous l’égide d’un tuteur. Cette immersion peut lui permettre de découvrir un métier, de confirmer son projet professionnel ou de vérifier l’adéquation de son profil au poste, préalablement à un recrutement. Pour l’entreprise, c’est l’occasion de valoriser ses métiers et son secteur d’activité, mais aussi de préparer une embauche. Le demandeur d’emploi détermine, avec son conseiller Pôle emploi et l’entreprise d’accueil, les attendus et la durée de cette immersion qui s’appelle aussi Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP).
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